Les Laboratoires Mixtes Internationaux (LMI) constituent l’un des principaux outils déployés par l’IRD pour catalyser l’activité partenariale Nord Sud des Unités Mixtes de Recherche (UMR) françaises.

Inscrit dans une stratégie de déploiement à moyen-long terme (jusqu’à 10 ans), les LMI offrent un socle solide pour le renforcement des activités de recherche, de formation et de transfert sociétal.

En 2022, l’IRD soutenait 42 LMI dans les domaines de la santé, des ressources océaniques, du système terre, des sociétés et de la biodiversité.

Mobiliser les chercheurs
autour des infections helminthiques

L’objectif général du LMI CONS_HELM est de mobiliser les chercheurs des UMR MERIT et IHPE et ceux du CERPAGE, de l’IRCB, de la FAST, de la FASHS, du NMIMR et du WACCBIP dans ce projet autour des infections helminthiques, de leurs traitements et des conséquences, à la fois des infections et de leur traitement, sur la santé et le développement au Sud.

Malgré les recommandations de l’OMS et les décennies de lutte active, plus de 1,5 milliard de personnes sont touchées par les géo-helminthes et plus de 200 millions par les schistosomoses. Si ces infections ne sont a priori pas mortelles, elles entraînent une morbidité, directe et indirecte, importante et pour certaines d’entre elles une chronicité qui peut conduire à des complications pouvant parfois conduire au décès. C’est le cas, par exemple, des occlusions intestinales occasionnées par de fortes charges infectieuses pour les géohelminthes ou encore des cancers de la vessie occasionnés par des schistosomoses urinaires s’étant chronicisées. Parmi les signes cliniques directement liés aux géohelminthes notons les troubles digestifs, les anémies mais également des troubles de la croissance et du développement cognitif. Au cours de leur cycle, les ascaridioses peuvent également déclencher des signes respiratoires tel le syndrome de Loeffler (sifflements, toux …). Des troubles plus spécifiques existent pour les schistosomoses comme les hématuries dans le cas de Schistosoma haematobium.

Les membres du LMI souhaitent développer des projets de recherche en vue d’optimiser les stratégies de lutte, mais également développer des programmes plus fondamentaux pour comprendre les risques d’infections et d’apparition des signes cliniques précédemment évoqués. Ces travaux tiennent compte du contexte de superposition de diverses endémies (helminthes, paludisme…) et des co-infections qui sont la règle générale. L’intégration de la lutte contre ces endémies (traitement de masse, vaccinations, prévention…) estégalement questionnée.

Le programme 2021-2025

De manière plus spécifique nous proposons donc durant cette période 2021-2025 :

• Evaluer l’effet des infections helminthiques sur la prévalence des sifflements respiratoires.

• Evaluer l’impact des infections helminthiques et leurs traitements sur l’immunité et la sensibilité aux infections (paludisme…).

• Optimiser des outils moléculaires pour la détection des helminthes.

• Rechercher le rôle respectif de chacun des hôtes (Homme, rongeurs et bovin) dans les interactions entre Schistosoma haematobium (espèce parasite de l’Homme) et S. bovis (espèce parasite du bétail), selon une approche One Health.

• Renforcer les échanges entre le Bénin et le Ghana

En mobilisant les chercheurs béninois et ghanéens autour de projets communs et en facilitant les échanges à travers la mise en place de workshops, de formations et l’intervention des chercheurs béninois dans des enseignements doctoraux ghanéens et vice-versa.

En favorisant l’échange des étudiants entre les institutions béninoises et ghanéennes notamment par le biais d’outils proposés par l’IRD (ARTS, JEAI, …).

• Etudier les modes de distribution et les perceptions des traitements de masse par les populations.

• Enfin, nous souhaitons faire de CONS_HELM une structure de recherche et de formation de référence dans la sous-région, localisée au Bénin, en nous appuyant notamment sur les Centres d’Excellence Africains (ACE) et le réseau WANIDA.